C’est effectivement vers cet âge-là, qu’un enfant traverse ce que l’on appelle « la phase d’opposition ». Elle est tout à fait normale et constructive pour votre enfant. Il prend conscience progressivement qu’il est un petit être à part entière, avec ses propres désirs, et ceux-ci peuvent être différents de ceux de ses parents. Il a donc très envie de les exprimer!
En se confrontant au cadre et aux limites donnés par les parents, votre enfant construit son cadre interne. Ainsi, votre réaction durant cette phase de construction identitaire pour votre enfant est importante.
Et tout comme il le ferait pour aller se coucher, s’habiller ou tenir la main dans la rue, votre enfant peut s’opposer lors du repas!
Le temps du repas étant également un moment d’échange relationnel, il est fréquent que le conflit s’invite autour de la table. Votre enfant commence à affirmer ses préférences en terme de goût, de texture, d’odeurs ou de couleurs !
Entrer dans un rapport de force avec son enfant à ce moment-là est souvent contre-productif.
Il est important de ne surtout pas le forcer (à finir son assiette, à prendre quelques cuillérées de plus…) ou entrer en négociation permanente (« si tu manges ça, tu auras ça… »), cela risquerait de provoquer un blocage qui pourrait s’installer dans le temps ou le conforter dans son processus d’opposition.
Pour le parent, c’est souvent difficile à accepter par « peur qu’il ne mange pas, qu’il ait faim, qu’il maigrisse… », ce sont parfois des peurs très profondes, et qui viennent aussi réveiller l’enfant que le parent a été, petit, face à son assiette.
Pourtant, pour sortir du conflit, l’adulte doit se montrer conciliant et accepter, sans commentaire associé, qu’il soit négatif ou positif le choix de l’enfant (« tu n’as rien mangé », « c’est super, ça me fait plaisir, tu as bien mangé ce midi”!).
Si l’enfant se sent écouté et entendu dans ses choix, il lui sera plus facile de passer à une autre étape, et de respecter les règles énoncées par l’adulte par la suite.