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Avant d’envisager le traitement de difficultés alimentaires, il faut en apprécier les causes, la gravité et le retentissement. En effet, si la situation n’est pas grave, sans retentissement, sans inquiétude sur un diagnostic causal sous-jacent, la réassurance et les conseils de bons sens peuvent suffire. La situation doit néanmoins être suivie afin de la voir s’améliorer. Dans le cas contraire, la démarche thérapeutique peut être initiée dès les premières rencontres. Sans inquiéter, le praticien ne doit pas banaliser la situation.
Face à un enfant qui s’alimente mal, la démarche thérapeutique comporte 3 volets :
Même si la cause organique sous-jacente n’explique pas la totalité du tableau clinique, elle ne doit pas être négligée. Beaucoup de ces traitements relèvent de spécialités d'organes :
Evaluation, avec l’aide d’une diététicienne si besoin, des calories ingérées, de la répartition glucides/protides/lipides dans ces ingestas.
Evaluation du retentissement du trouble sur la vitesse de croissance en poids, taille et PC.
retracer les courbes de croissance et de BMI depuis la naissance, à interpréter en fonction de la taille et la morphologie des parents
L’enrichissement calorique des aliments est intéressant mais a ses limites. Chez les petits mangeurs, la densité calorique des aliments peut être vivement perçue et réduire l’appétit. Il vaut donc mieux favoriser le plaisir alimentaire, avec des aliments “copains” denses en calories, mais surtout que l’enfant aime. Ainsi, il consommera cet aliment par plaisir plus que par faim.
Pour découvrir plus de conseils diététiques :
Certains enfants dont l’appétit est très sélectif risquent des déséquilibres nutritionnels et des carences en vitamines ou oligoéléments. Ces carences sont d’autant plus vraisemblable que l’enfant ne mange que des produits industriels. Il faudra donc identifier ces carences potentielles, par l’enquête diététique, et les compenser :
S’il ne mange pas de viande, en particulier pas de viande rouge, donner du Fer et de la vitamine B12, et conseiller des laitages infantiles,
S’il ne mange aucun fruit y compris en compotes, pas de légumes, donner de la vitamines C et de l’acide folique ou un cocktail de vitamines.
S’il ne mange aucun laitage, risque de manque de calcium et déficit en vitamines A et E. Trouver une forme de laitage qui convienne, il en existe beaucoup.
Le médecin traitant ou le pédiatre de ville sont les meilleurs interlocuteurs de ce point de vue. Parfois un soutien à la parentalité par les équipes de la PMI est utile.
Une prise en charge rééducative par une psychomotricienne ou une orthophoniste peut être utile. Le choix entre ces deux professionnels dépend des besoins et des disponibilités des professionnels. La psychomotricité sera indiquée chez l’enfant plus jeune qui a besoin d’un soutien global à son développement, qui a des irritabilités tactiles et sensorielles marquées, des troubles de la régulation tonico-émotionnelle, qui manque de confiance en soi. L’orthophonie sera indiquée chez les enfants qui ont des retards de langage, des troubles des praxies orofaciales, un bavage excessif, des troubles de déglutition, des difficultés masticatoires.
Un soutien psychothérapeutique peut être utile soit à titre personnel pour l’un des deux parents, soit pour le couple, soit pour le lien parents-enfant, soit pour l’enfant lui-même s’il a l’âge et la capacité, selon les cas.
Là encore la question de la disponibilité, de l’éventuel non-remboursement et de l’expertise des professionnels est un frein à la prise en charge.